Maladies veineuses

Comment ça marche ?

Les veines assurent le retour du sang appauvri en oxygène vers le cœur. Elles assurent le drainage des tissus et contribuent à réguler la température de notre corps.

Le système veineux est constitué de veines profondes, assurant la grande majorité du retour veineux, de veines superficielles, situées sous la peau, dont les axes principaux sont les grandes et petites veines saphènes, et de veines perforantes, reliant le réseau superficiel au réseau profond.

Au niveau de nos jambes, ce retour veineux se fait donc la majorité du temps du bas vers le haut. Il existe des mécanismes permettant au sang de « remonter » contre l’effet de la pesanteur :

  • En se contractant, les muscles de la plante du pied, du mollet et de la cuisse, aidés par l’effet aspiratif de notre respiration (pression abdomino-thoracique), chassent le sang contenu dans les veines qui les entourent.
  • Les valvules, sorte de « clapets anti-retour » disposées le long des veines, agissent comme un dispositif anti-reflux aidant le sang à se diriger dans la bonne direction (vers le cœur) lors de la contraction musculaire et en empêchant le sang de redescendre lors du relâchement musculaire.
La phlébologie est l’étude du système veineux, de ses maladies et de leur traitement. Il s’agit d’une branche de la médecine vasculaire.

Les principales pathologies veineuses

Thrombose veineuse profonde

La thrombose veineuse profonde, aussi appelée phlébite profonde, est un caillot qui se forme dans une ou plusieurs veines profondes, empêchant le sang de circuler normalement. Ce processus peut se produire dans toutes les veines (dans le bras, le cou, le pelvis…) mais se produit le plus souvent au niveau de la jambe ou de la cuisse, du fait de la relative stagnation du sang au repos.

Le risque principal de la thrombose veineuse profonde est la migration de ce caillot (en partie ou totalement) vers le cœur, avant d’être éjecté dans les artères pulmonaires : il s’agit alors d’une embolie pulmonaire. Cela peut se traduire par une douleur dans la poitrine, une gêne respiratoire, voire entrainer un risque vital.

La thrombose veineuse profonde se manifeste généralement par une douleur et un gonflement de la jambe, parfois associés à de la fièvre.

Quels sont les facteurs favorisant la survenue d’une thrombose ?

On peut distinguer les facteurs de risque majeurs transitoires (chirurgie récente, immobilisation, contraception œstroprogestative, grossesse) et persistants (certains cancers, les thrombophilies majeures, les antécédents de thromboses…) des facteurs de risque mineurs transitoires (voyage de plus de 6h, immobilisation courte, « petite chirurgie » …) et persistants (maladies inflammatoires chroniques).

Traitement

Son traitement consiste à prendre un médicament anticoagulant et de porter des chaussettes, bas ou collant de compression médicale.

Contrairement aux idées reçues, une fois le traitement instauré, il est recommandé de reprendre une activité physique pour réactiver la pompe musculaire et le drainage veineux.

Thrombose veineuse superficielle

La thrombose veineuse superficielle, ou phlébite superficielle, est un caillot qui se forme dans une ou plusieurs veines superficielles.

Elle survient le plus souvent au niveau des jambes, dans des veines dites variqueuses. Elle peut également survenir sur des veines « saines », conduisant bien souvent le médecin vasculaire à rechercher une cause « invisible » (anomalie génétique, maladie inflammatoire…).

Enfin, il n’est pas rare de retrouver une thrombose veineuse superficielle au niveau du bras, après une prise de sang ou la pose d’un cathéter veineux.

Typiquement, la thrombose veineuse superficielle se présente sous la forme d’un cordon inflammatoire, dur, rouge, chaud et douloureux sur le trajet d’une veine sous la peau.

Il est indispensable de consulter votre médecin vasculaire pour réaliser une échographie-doppler, afin de s’assurer de l’absence d’extension du caillot au réseau profond (20 % des cas), et définir le traitement adapté (anticoagulant, traitement anti inflammatoire, compression médicale et / ou prise en charge de varices).

Affections veineuses chroniques

  • La varice: il s’agit d’une veine (de diamètre supérieur à 3 mm) qui n’assure plus sa fonction de drainer le sang de la périphérie vers le cœur. Les valvules, qui sont les « clapets anti-retour », sont incontinentes, et laissent fuir le sang à contre sens. On parle alors de reflux pathologique.
  • Les télangiectasies, aussi appelées varicosités, sont les toutes petites veinules visibles à la surface de la peau, de couleur rouge, bleue ou violacée. Elles mesurent moins d’1 mm de diamètre, et peuvent être isolées ou associées à une insuffisance veineuse sous-jacente.
  • Les veines réticulaires sont les veines sous-cutanées, bleutées, d’un diamètre compris entre 1 et 3 mm, nourrissant souvent des nappes de varicosités.
Quelles sont les causes de ces affections veineuses chroniques ?
  • L’hérédité
  • Le mode de vie sédentaire ou la position immobile prolongée
  • La grossesse
  • Le surpoids
  • Les antécédents de phlébites
  • Les malformations vasculaires
Comment se manifestent ces affections veineuses chroniques ?
  • Signes fonctionnels : jambes lourdes, douleurs, gonflements, crampes, brûlures, démangeaisons…
  • Gêne esthétique : Les patients consultent fréquemment pour faire disparaître ces veines disgracieuses.
  • Troubles trophiques : il s’agit de lésions qui atteignent la peau ou le tissu sous-jacent. Elles traduisent un certain niveau de sévérité de la maladie veineuse (pigmentation, eczéma, ulcère veineux…)

Ces affections veineuses doivent être minutieusement étudiées par le médecin vasculaire, qui réalisera un bilan initial à l’aide de l’échographie-doppler, pour établir une cartographie veineuse.
Ce plan détaillé de votre circulation veineuse est indispensable pour envisager les traitements adaptés, en fonction de votre demande initiale.

Quels sont les traitements de ces affections veineuses chroniques ?
  • Les règles d’hygiène veineuse : exercice physique régulier, marcher, lutter contre la surcharge pondérale, surélévation des jambes la nuit, éviter la chaleur excessive
  • La compression médicale : elle prévient et limite l’évolution de l’insuffisance veineuse, améliore le retour veineux en empêchant la dilatation des veines et en accélérant le flux sanguin.
  • Un traitement veinoactif : soulage les symptômes de l’insuffisance veineuse.
  • La sclérothérapie ou ablation chimique : Il s’agit d’une technique consistant à injecter à l’aide d’une seringue et d’une aiguille, un produit sclérosant, sous forme liquide (microsclérose de télangiectasies) ou sous forme de mousse (échosclérose mousse de varices), afin de « brûler » la veine pathologique ou disgracieuse. Selon la profondeur et la taille de la veine à traiter, le médecin pourra réaliser le geste sous contrôle visuel échographique, à l’aide d’une lumière froide (transillumination) ou simplement sous une loupe grossissante.
  • L’ablation thermique : Réalisée au bloc opératoire sous anesthésie locale, cette technique endoveineuse consiste à délivrer à l’aide d’une fibre laser ou de radiofréquence introduite dans la veine à traiter, une énergie sous forme de chaleur, afin de « brûler » et fibroser la varice.
  • La chirurgie traditionnelle : La crossectomie-stripping. Il s’agit du traitement « historique » des varices, consistant à enlever la veine saphène malade en « l’arrachant » (to strip = arracher en anglais). Cette méthode, reste dans certains cas précis, la méthode la plus appropriée.